Art Nouveau, une cure de jouvence pour tous
A chaque pays une identité
A chaque identité un Art Nouveau
Et pour tous, un rêve artistique
L'Art Nouveau
ou comment soigner des pathologies de dégénérescences nationales
Le rythme infernal de la modernité civilisait autant qu'il épuisait les nations européennes avancées. Pour se revigorer, se « ré-énergiser », dirait-on aujourd'hui, retrouver son identité propre quand la modernisation homogénéisait déjà les cultures, les arts offrirent leurs services. Deux formes de réponses apparaissaient alors.
La première consista en un retour en arrière, une sorte de contre-modernité. Des mouvements naquirent qui affichaient un rejet des formes esthétiques modernes : certains flirtèrent avec le médiévalisme tels que les PRB anglais; d´autres émulèrent des civilisations prémodernes, désir d´exotisme partagé par Pierre Loti ou Paul Gauguin, plus tard par Pablo Picasso ou Constantin Brancusi. D'autres encore furent de fervents adeptes des sciences occultes, au temps des premières automobiles.
Mais il exista en Europe un autre mouvement, une autre forme de réponse à ce sentiment d'épuisement européen, qui sans tourner le dos à la modernité, tenta de lui injecter une dose de vitamines via la plante : une sorte de phytothérapie fin de siècle. Des cultures historiques couplèrent le motif international de la plante virevoltante avec d'autres, nationaux et vernaculaires. Curieux mélange qui fit la richesse d'un Art Nouveau pluriel et toujours étonnant.
L'Ecosse, la Scandinavie, la Belgique, la France, New York, tous surent donner une expression nationale à ce courant artistique international.